Catastrophe n°1 :
Une
belle robe. Comme toutes les femmes Barbara G. du monde, vous aussi, ne
niez pas, j’ai approximativement 15 robes qui dorment dans la penderie.
Et comme toutes les femmes Barbara G. du monde, je les mets
approximativement jamais par lustre. Parce que, comme toutes les femmes
Barbara G. du monde, depuis que j’ai acheté ces robes, j’ai grossi. Je
pense même sérieusement à intenter un procès à toute ces robes : dès
que je les achète, je suis contente, et comme je suis contente, je fête
ça avec une petite crêpe et après je grossis. Je viens de prouver
scientifiquement que c’est l’achat de la maudite robe qui me fait
grossir. Rien à voir avec la tartiflette. RIEN. Le premier que
j’imagine en train de mettre en doute cet état de fait, je l’assume à
coup de bandes dépilatoires. Long, douloureux et humiliant.
Je viens donc d’établir le premier fait : je n’ai rien à me mettre ! Bon je n’ai pas de sous non plus.
Pour cause de Noël onéreux au mois de décembre, il est hors de question
que je commence à grignoter l’argent que mon employeur ne m’a pas
encore donné. Donc je vais devoir faire avec ce que j’ai…
Attaquons
donc la bête : c’est quoi,d’abord, une « belle robe ». Le mâle est un
mâle ( ça fulgure sec !). Une « belle robe », c’est une robe où on voit
mes seins, mon postérieur dodu et mes mollets. J’entends « une robe où
on voit ma ptôse mammaire, mes bourrelets et ma cellulite ». J’ai 4
robes qui correspondent à la description. On avance, on avance ! Je
kidnappe donc le mâle pour un premier défilé « quelle robe je mets »,
enchaîné, tant qu ‘il a la bouche ouverte, sur un défilé « quelles
chaussures je mets ».
Le
choix du mâle s’est arrêté sur une robe chinoise. Courte.
Diaboliquement courte. Ces chinois savent comment torturer le monde : ceux
qui regardent qui veulent savoir si j’ai une culotte ( ou qui se
demandent comme j’ose sortir comme ça) et moi qui me demande si on voit
ma cellulite. Ca a encore été facile comparé à la trilogie de problèmes
qui succède TOUJOURS à un choix de robe : Quelleschaussures ?
Quellecoiffure ? Quelsaccessoires ?
Là,
j’ai compris ma douleur d’être une femme Barbara G. Parce que « Quelles
chaussures ? » est une question largement plus compliquée que celle des
intérêts américains dans le pétrole du Golfe. J’ai de très jolies
chaussures. PLEIN. Mais les chausseurs pensent unanimement que mes
pieds s’ils veulent être jolis ne peuvent pas me servir à marcher ou à
rester debout ( ne parlons pas de danser toute la nuit). Donc j’ai le
choix : ou c’est joli, ou c’est confortable. Etant donné qu’il est hors
de question que je mette mes Camper plates, noires, avec de gros
élastiques rouges, avec ma robe chinoise, je suis donc réduite à
choisir entre : mes bottes à talons aiguilles, et mes chaussures de
soirées ( noires, pleines de bling-blings, un chef d’œuvre de
petassitude). Le mâle opte sans hésiter pour les bottes. J’aime aussi.
Mais il faut avouer que mes chaussures de soirées font la gambette plus
légère ( ou le saucisson allégé, c’est comme vous voulez). Mes
chaussures de soirée, par contre, proscrivent le port de bas, ce que la
morale et mon médecin traitant qui en a marre de mes sinusites,
réprouvent.
En désespoir de cause, j’ai décidé d’éviter d’enrichir mon médecin et de porter bas-z-et bottes.
Je vous épargne la coiffure et les accessoires, je suis épuisée de temps de vicissitudes.
Si
demain, je fais pas un malheur ( prévoir d’entourer le buffet et le bar
de barrières Nadar, sinon, je VAIS faire une bêtise, je le sens), la
prochaine fois, j’irai en jeans !