Chroniques sociales III
=> Dans chronique sociale Il y a chronique.
Cette cliente pas n'est pas à moi. C'est celle de ma voisine de bureau.
J à 22 ans. Une petite araignée qui se promène dans le plafond. Un avenir plutôt bouché. la gentillesse chevillée au corps.
J
a été retirée à sa mère toute petite. A son adolescence, elle a réclamé
le droit de vivre avec elle. A deux, elles se sont battues et ont
obtenu de pouvoir vivre l'une avec l'autre. La mère de J. était déjà au
CPAS. A la majorité de J., sa mère l'a installée dans un petit
appartement deux étages en dessous du sien. Au même moment, J. a fait
sa demande au CPAS et a rencontré ma voisine de bureau. Depuis, son AS
découvre en elle l'étendue des dégâts.
J. a un copain. Qui vit chez sa mère. Il a 40 ans. Et elle est amoureuse. Tellement amoureuse qu'elle voudrait un bébé.
J.
est suivie par une psy en thérapie familiale. Elle a demandé à son AS
de venir à une séance parce que celle-ci est un repère important dans
sa vie. L'AS a accepté. J. portait un pantalon qui a été blanc. Des
tongs entourent ses pieds noirs de crasse. Elle porte un chemisier dont
le bouton stratégique lâche sans arrêt découvrant un bout de sa
plantureuse poitrine non soutenue. Elle est maquillée comme à son
habitude : du vert brille jusque sous ses sourcils, un rouge mal mis
orne sa bouche aux dents gâtées. Elle traine son vieux chien aveugle et
sourd, puant.
Le chien file vers une odeur intéressante. J.
s'accroupit et hurle son nom. Elle est sur ses talons, jambes écartées
et laisse un magnifique panorama à la vue des passants ébahis. Le
former white pans de J. est troué. Lui aussi à l'endroit stratégique.
Et laisse voir deux bouts de hauts de cuisse noirs et crouteux.
Sa mère, pleine de bonne volonté, lui claque un sonore : "J. Tu as tes règles!".
Rideau.